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C’est ce qu’ont affirmé les intervenants à la Conférence stratégique mondiale de l’UPU de Genève au second jour du débat.
Effectivement, grâce à leur vaste réseau de points de vente (quelque 663 000 dans le monde) et leur large éventail de services, notamment numériques, financiers et logistiques, les postes peuvent aider les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) à devenir des acteurs du marché mondial du commerce électronique.
Selon Xiaozhun Yi, directeur général adjoint à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ce sont les grandes organisations multinationales qui, jusqu’à ce jour, ont profité le plus de l’expansion fulgurante du secteur du commerce électronique.
Lui et d’autres intervenants étaient d’avis que les MPME ont un fort potentiel de croissance et qu’elles jouent un rôle vital dans de nombreuses économies du monde entier. Le commerce électronique peut leur donner accès à de nouveaux marchés et leur ouvrir de nouvelles perspectives commerciales tout en réduisant leurs frais de transaction et en augmentant leur compétitivité globale, a expliqué le représentant de l’OMC.
Toutefois, les obstacles empêchant les MPME de franchir ce pas sont nombreux et varient d’un pays à l’autre. Dans les pays en développement, par exemple, l'infrastructure est souvent un problème. L’absence d’accès à Internet en est un autre. Des procédures douanières lourdes pour exporter des marchandises peuvent aussi se révéler dissuasives pour les MPME, qui ne peuvent pas s’offrir les services d’un commissionnaire en douane, comme l’a fait remarquer Sandra Davoren, secrétaire générale de l’Union postale des Caraïbes.
Arancha González, directrice exécutive du Centre du commerce international, estime que des frais de vente moins élevés sont «essentiels» pour les MPME et constituent un facteur déterminant de l’expansion internationale d’une petit entreprise.
«L’efficacité de la logistique et les progrès en matière de facilitation du commerce sont des ingrédients indispensables à la compétitivité des MPME», a-t-elle expliqué. «Il est très important que des organisations comme l’UPU s’emparent de cette question et la placent au cœur de leur programme.»
La poste du Pérou (SERPOST) a présenté ses initiatives dans ce domaine. En 2007, le Pérou a rejoint un programme conçu spécifiquement pour les MPME, baptisé Exporta Fácil.
A l’origine un concept brésilien, Exporta Fácil met à la disposition des MPME, par l’intermédiaire de la poste, des outils en ligne, comme la déclaration en douane électronique, leur permettant de réduire les formalités administratives. L’opérateur postal reçoit automatiquement les informations et peut traiter l’envoi et l’expédier à l’étranger immédiatement.
Le service est accessible 365 jours par an dans tout le pays. Les MPME profitent ainsi de frais mois élevés, affirme Friberg Quispe Grajeda, directeur général de SERPOST. L’opérateur postal a engrangé des bénéfices de plus de 18 milliards d’USD d’exportations par l’intermédiaire d’Exporta Fácil à ce jour.
«Le commerce électronique connaît une forte croissance et notre objectif, en tant qu’Etat, est de mettre en place un outil qui facilite la distribution des colis aux autres destinations», a déclaré le dirigeant de la poste.
Bien sûr, la révolution technologique a aussi bouleversé d’autres segments de l’activité postale. Face au déclin des volumes de la poste aux lettres et à l’essor de la livraison des colis, les postes, les gouvernements et les régulateurs doivent examiner de plus près les obligations du service universel. Les postes dans le monde adoptent différentes approches. Postes Canada, par exemple, met un terme à la distribution du courrier à domicile au profit de boîtes aux lettres collectives.
En Europe, où les taux de pénétration du téléphone mobile et de l'Internet sont élevés et le réseau postal bien implanté dans les zones urbaines et rurales, il faudrait miser sur l’établissement d’un réseau de livraison de colis plus efficace et plus sûr, selon Torstein Olsen, directeur général de l’autorité norvégienne de la poste et des télécommunications. «Il faudrait peut-être aussi redéfinir les services postaux», ajoute-t-il.
En Afrique, au contraire, beaucoup reste à faire pour étendre le réseau des bureaux de poste aux zones rurales afin que tous les citoyens puissent avoir accès aux services postaux. L’Ethiopie, par exemple, s’est lancée dans un projet de transformation des centres de télécommunications dans les villages en des centres fournissant des services de téléphonie, informatiques et postaux.
Le manque de systèmes d’adressage présente aussi un problème important en Afrique, selon Younouss Djibrine, secrétaire général de l’Union panafricaine des postes (UPAP). Améliorer l’infrastructure constitue un projet clé des travaux de l’UPAP en faveur du «service postal universel de demain», parallèlement à la diversification des services et à la régulation postale.
Geneva 2015, World Conference, Stratégie
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